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Redressements Judiciaires

L’inquiétude chez les salariés de Pousseur à Hierges

L’entreprise, qui emploie 34 salariés, a jusqu’à la fin du mois pour trouver un repreneur.

 

On s’attendait à cette situation... » Ils continuaient pour autant à espérer qu’elle n’arrive pas. Les salariés de l’usine Pousseur, spécialisée dans la production de briques réfractaires, – c’est-à-dire résistantes aux très hautes températures, essentiellement pour la sidérurgie –, sont inquiets depuis la décision du tribunal de commerce de Sedan. Le juge a prononcé le 8 mars dernier la liquidation judiciaire du site de Hierges avec la poursuite de l’activité jusqu’au 12 avril, date de la prochaine audience, et une recherche d’acquéreur jusqu’au 30 mars.

 

«Si aucun repreneur ne se manifeste, que deviendront les salariés ?»

Même si l’entreprise a toujours fluctué, les salariés ne s’habituent pas à ces périodes remplies d’incertitudes. La dernière en date remonte à quatre ans : l’entreprise centenaire – qui s’était remise d’un premier dépôt de bilan en 1985 – avait finalement trouvé un accord financier fin 2015 avec ses créanciers pour rembourser sa dette sur dix ans. Sauf qu’aujourd’hui, même si les commandes sont bien là et que l’usine tourne plutôt bien, elle ne parvient pas à respecter l’échéancier. Le plan de redressement avait conduit à l’époque au licenciement pour raisons économiques de quatre ouvriers et six cadres, portant le nombre de salariés actuels à 34contrats à durée indéterminée. Auxquels s’ajoutent entre six et dix intérimaires quasi-permanents.

 

«  L’actionnaire principal actuel devrait faire une offre au tribunal  », note-t-on du côté de la CGT. Le rachat de sa propre usine, donc. Ce qui n’est pas vraiment courant. Mais le syndicat et les salariés, «  compte tenu du court délai, à peine trois semaines (dix jours à présent, ndlr) » s’inquiètent du devenir de la société. «  Si aucun repreneur ne se manifeste durant cette période et que le tribunal refuse à l’actionnaire de reprendre la société, que deviendront les 34 salariés ?  », questionne l’un des représentants, arguant entre autres le bassin d’emploi de la vallée de la Meuse, qui ne cesse de se dégrader. Raison pour laquelle ils devraient solliciter ces prochains jours une entrevue avec le député Pierre Cordier, et se rapprocher des services de la préfecture. «  Nous sollicitons les pouvoirs publics afin de trouver une solution à cette situation. »

Argentan. Le tribunal confirme la liquidation judiciaire de Ghizzo

Le tribunal de commerce d’Alençon a décidé, lundi 19 mars, après délibération de placer l’entreprise Ghizzo, près d’Argentan, en liquidation judiciaire sans reprise d’activité. 44 salariés sont concernés par ce licenciement économique.

Cette fois, c’est officiellement fini pour l’entreprise Ghizzo. Le tribunal de commerce d’Alençon a décidé, à l’issue de l’audience du lundi 19 mars, de placer la société en liquidation judiciaire sans reprise d’activité.

L’entreprise, spécialisée en maçonnerie, était en redressement judiciaire à la suite du départ à la retraite de son patron, Guy Launay, fin 2017. 44 salariés sont concernés par ce licenciement économique. « Ils seront payés par la société pour la période du 1er au 20 mars et par le régime de garantie des salaires pour le reste du mois (AGS) », explique Jean-Luc Adda, le président du tribunal de commerce d’Alençon. Une cellule de reclassement devrait être mise en place.

Les salariés ont prévu une distribution de tracts, mercredi 21 mars au rond-point du Leclerc d’Argentan à 10 h. Ils seront également présents lors de l’arrivée de l’étape du Tour de Normandie à Argentan, jeudi 22 mars.

Dans l'Indre, la lassitude des salariés du fabriquant de jantes AR Industries, placé en redressement judiciaire

Deux entreprises se sont montrées intéressées pour reprendre le dernier fabriquant français de jantes en alu, AR Industries, qui emploie 390 personnes à Diors (Indre). Les salariés, qui vivent leur troisième redressement judiciaire en six ans, peinent à y croire.

Deux entreprises se sont montrées intéressées pour reprendre le dernier fabriquant français de jantes en alu, AR Industries, qui emploie 390 personnes à Diors (Indre). Les salariés, qui vivent leur troisième redressement judiciaire en six ans, peinent à y croire.

Trois redressements judiciaires en six ans

Mais à l'entrée de l'usine, à l'heure où se croisent l'équipe du matin et celle de l'après-midi, c'est la lassitude qui domine chez les salariés. En six ans, beaucoup ont connu Montupet, puis F2R (Française de roues), puis aujourd'hui AR Industries. "Là on revient au même point de départ qu'il y a quatre ans, s'agace Michel, qui vient de fêter ses 53 ans. Ça fait 6 ans qu'on n'a pas eu d'augmentation, pas de prime, rien. Et on nous demande de faire des efforts mais il n'y a rien au bout. On fait tout pour que l'usine survive mais à un moment, les gens vont en avoir plus que marre, moi le premier. _Ça fait 30 ans que je suis dans la boite, on s'en est toujours sorti. Mais là on est vraiment au plus bas._"

"On pense que Renault et Peugeot veulent nous voir mourir"  

- Claude Biaunier, délégué CGT

La direction est venue devant les salariés ce lundi présenter les pistes de reprise. Mais les syndicats préfèrent rester prudents et demandent des engagements aux donneurs d'ordre, Renault et Peugeot, sur des prix et des volumes de commandes.

"Le problème c'est que ces groupes vont au moins cher, pointe Claude Biaunier, délégué CGT et salarié chez AR Industries depuis 30 ans. _Actuellement, on est autour de 80 000 roues mais il faudrait qu'on arrive à 110 000 roues. Sinon, le mois d'avril sera compliqué, très compliqué_."

La CGT incite les salariés à débrayer ce jeudi 22 mars, pendant une heure ou deux, pour montrer que la mobilisation continue. La date de l'audience au tribunal de commerce d'Orléans devrait être connue d'ici la fin avril.

Indre : une offre de reprise pour AR Industries

Une offre de reprise émanant du groupe anglais Liberty House aurait été déposée dans le dossier AR Industries, l'équipementier automobile en redressement judiciaire basé à Diors dans l'Indre.

Une offre de reprise aurait été déposée pour AR Industries. Le groupe Liberty House serait intéressé pour reprendre le dernier fabricant français de jantes en aluminium basé à Diors dans l'Indre. AR Industrie emploie 390 salariés, le site est en redressement judiciaire avec période d'observation jusqu'au 16 juillet.

Liberty House, un groupe anglais de négoce de métaux

"Un dossier a été déposé par le groupe Liberty avec une condition suspensive liée aux accords volume avec les clients", fait savoir le comité d'entreprise d'AR Industries. En clair si les constructeurs PSA et Renault ne s'engagent pas sur un certain niveau de commandes dans le temps, l'offre de Liberty pourrait être retirée et ne pas aboutir.  

Une lettre d'intention d'un autre groupe

En plus de cette offre, une lettre d'intention aurait également été reçue, émanant du groupe chinois Dicastal, le numéro 1 mondial des jantes en aluminium. Mais Dicastal chercherait pour l'instant à améliorer son offre. Selon nos informations, aucun dossier n'a encore été déposé au tribunal de commerce d'Orléans, seul l'administrateur judiciaire a pu y avoir accès.

La date de l'audience devant le tribunal devrait être fixée avant la fin avril. Les repreneurs potentiels disposent d'un délai de 48 heures avant la date de l'audience pour améliorer leurs offres.

 

Tilly-Sabco : vers un dépôt de bilan ?

Cela va très mal pour l'usine de saucisses de poulet de Guerlesquin Tilly Sabco. Selon nos informations, les dirigeants ont rendez-vous la semaine prochaine au Tribunal de commerce de Brest pour un placement en redressement judiciaire.

Selon nos informations, la situation est très critique pour Tilly Sabco, l'usine de saucisses de poulet de Guerlesquin dans le nord Finistère. En demandant au Tribunal de commerce de Brest de placer l'entreprise redressement judiciaire, les dirigeants voudraient gagner du temps pour écouler du stock et avoir des liquidités pour payer les salaires.

Depuis quelques années, Tilly Sabco, c'est la dégringolade... 

Il y a deux ans, l'entreprise a été rachetée par Wegdam food link, un groupe néerlandais, qui n'a pas repris l'activité d'abattoir de volailles. L'entreprise produit seulement des saucisses de poulet. De plusieurs centaines de salariés, l'usine est passée désormais à une soixantaine, 64 pour être précis. Des employés qui sont d'ailleurs pour partie au chômage technique depuis la semaine dernière. Depuis le 12 mars, Tilly Sabco tourne au ralenti avec une seule équipe de production sur trois. Avec le groupe Doux, ce sont deux fleurons de l'industrie agroalimentaire bretonne qui battent donc de l'aile.

 

Angers. Le carton rouge des salariés à leur patron, Saïd Chabanne

32 employés de l’entreprise Charcuteries gourmandes, basée à Josselin, dans le Morbihan, ont interpellé, ce mardi 20 mars, Saïd Chabane, leur PDG. Pendant deux heures, ils ont manifesté devant le centre d’entraînement du SCO d’Angers, dont Chabane est le président et principal actionnaire. Finalement, la rencontre a eu lieu à Cherré, dans la Sarthe

Devant le centre d’entraînement de La Baumette, en ce mardi matin plus que frisquet, on ne peut pas les rater. Chasuble orange pétard, drapeaux aux couleurs de la CFDT. Et banderoles aux slogans amers.

Les salariés de l’entreprise Charcuteries gourmandes, basée à Josselin, dans le Morbihan, ont mouillé le maillot et bravé le froid. Ils étaient 32, sur un effectif de 96, à avoir fait le déplacement depuis le Sud-Bretagne.

Rachat en 2013

Leur but : rencontrer leur patron, Saïd Chabane. PDG du groupe agroalimentaire Cosnelle, dont le siège social est à Cherré (Sarthe). Et, accessoirement (ou pas), président et principal actionnaire du SCO d’Angers. Ce dernier avait racheté Charcuteries gourmandes en 2013.

Rencontrer le boss, donc, et discuter avenir. Leur avenir. C’était le plan. Car l’entreprise, spécialisée dans la salaison et la transformation de charcuterie, n’est pas au mieux de sa forme.

Marché morose

Le marché est morose, en ce moment. Tendance baissière. Le prix des matières premières, lui, est à la hausse. Effet ciseau garanti, comme on dit en économie. Autant d’arguments régulièrement invoqués par Saïd Chabane pour expliquer les difficultés du site morbihanais.

En cessation de paiement depuis le 5 janvier, Charcuteries gourmandes a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Vannes (Morbihan), le 10 janvier. Ce jour-là, son PDG s’était engagé à investir dans l’usine, le temps de trouver un repreneur.

Prochain rendez-vous au tribunal de commerce : le 18 avril

Mais de repreneur, pour l’instant, point. Tout comme les investissements promis, d’ailleurs. Le sort de Charcuteries gourmandes devrait être fixé le 18 avril, lors d’une nouvelle audience au tribunal de commerce.

En attendant, les salariés ont du mal à digérer. « Depuis qu’il a racheté, Chabane n’a rien fait, disent-ils. Il nous a laissé tomber et, aujourd’hui, on se sent abandonné. Sur la touche. »

"Matériel mal entretenu"

L’outil de production ? « Il est pourri, on travaille sur du matériel mal entretenu. Sur une journée de sept heures, vous êtes deux heures en panne. Rien que sur une machine. »

Dans la balance : 96 emplois. 96 vies en suspens. Et 96 cœurs vidés d’espoir. « On n’y croit plus. L’atelier ne peut pas être repris, il y a trop de dettes. On veut savoir pourquoi on en est là, aujourd’hui. » Pourquoi cette entreprise familiale, fondée dans les années 1920, a sombré et risque la liquidation judiciaire.

"J’en ai pleuré"

Annie y est entrée quand elle avait 16 ans. Elle en a 59, aujourd’hui. « J’étais très attachée à cette entreprise, dit-elle. J’en ai pleuré, vous savez. » Elle baisse les yeux, soupire. « J’aurais aimé rester. Au moins jusqu’à la retraite. » Elle sait que c’est un vœu pieux. Ils le savent tous.

Alors ils ont voulu en causer avec leur patron. Quitte à lui gratouiller la corde sensible, quitte à manifester devant le centre d’entraînement du SCO. Et à le faire savoir. 

La visite d'une entreprise, vendredi

Les 32 salariés y seront restés deux heures, avant d’être reçus, dans l’après-midi, au siège social de Cosnelle, à Cherré. « C’est là que je les attendais », précise Saïd Chabane. Avant de ponctuer, lapidaire : « Pas d’autres commentaires. »

Les salariés, eux, n’en seront pas avares, à l’issue de la rencontre. Satisfaits, finalement, d’avoir réussi à capter l’attention du patron. « Ça m’a fait du bien de le rencontrer, dit cette employée. De lui montrer qu’on existe. »

Et d’apprendre, aussi, qu’une entreprise visitera le site, vendredi. Sans plus de détails, pour l’instant. Suffisant pour faire renaître l’espoir ? « Ça, on verra. »

«Ebdo» tout près du dépôt de bilan ?

Grosse confusion autour du futur immédiat d'Ebdo. A court de trésorerie après un lancement raté, comme l'a raconté Libé la semaine dernière, le magazine est au bord du gouffre. Dans un article publié en début d'après-midi, Buzzfeed affirme que la société éditrice d'Ebdo, Rollin Publications, a formellement déposé le bilan. Une assertion démentie dans le Figaro par le président de Rollin, Laurent Beccaria (que nous avons vainement tenté de joindre) : «Nous sommes dans la recherche de solutions de reprise depuis plusieurs semaines. Nous étudions toutes les options dont celles d'un dépôt de bilan pour préserver le maximum d'emplois. Tout est encore ouvert.»

Une réunion prévue ce mardi à 17 heures entre la direction du journal et les salariés a été repoussée à mercredi ou jeudi. Il existe «trop d'incertitudes juridiques» à ce stade, justifie Laurent Beccaria dans un mail interne lu par Libé. Il semble qu'aucune procédure juridique n'ait encore été formellement engagée. S'il devait y avoir effectivement dépôt de bilan (ou «déclaration de cessation de paiements» dans le jargon), la voie serait ouverte pour soit une liquidation judiciaire, soit un redressement judiciaire. Outre Ebdo, Rollin Publications édite également les revues de grand reportage XXI et 6 Mois.

Le groupe Rougier, spécialisé dans les bois tropicaux d’Afrique centrale, en dépôt de bilan

Le groupe Rougier, présent depuis plus de 90 dans les bois tropicaux d’Afrique centrale sur toute la chaîne de valeur (exploitation, transformation industrielle, négoce et distribution), a déposé vendredi dernier le bilan auprès du Tribunal de Commerce de Poitiers. «L’engorgement chronique du port conventionnel de Douala perturbe profondément le fonctionnement des filiales camerounaise, congolaise et centrafricaine, qui rencontrent de ce fait des difficultés opérationnelles depuis plusieurs mois. De plus, la récente congestion du terminal à containers a conduit son operateur à en limiter l’accès, puis temporairement le fermer.

Cette situation très défavorable provoque des tensions de trésorerie persistantes, accentuées par le retard des remboursements des crédits de TVA des filiales opérationnelles» avertissait dès le 14 février le groupe Rougier dans un communiqué de presse en annonçant un chiffre d’affaires en baisse de 7,5% en 2017. Le groupe a alors rappelé Francis Rougier, petit-fils du fondateur Alexandre Rougier, à la direction générale du groupe. Quelques jours après, le 27 février, la cotation de l’entreprise était suspendue jusqu’à nouvel ordre sur l’ Euronex Growth Paris.

 

L’exploitation de zones forestières de plus en plus éloignées des ports d’évacuation, notamment au Congo Brazzaville et en République centrafricaine, conjuguée aux exigences de la certification mais aussi des Etats rendent la société très vulnérable.  Si les conditions de transport pour évacuer le bois et donc générer des recettes ne sont pas assurées, la société perd de l'argent. Or, tant au niveau des routes, que du chemin de fer que des ports, les goulots d’étranglement nombreux ont pesé sur la trésorerie, souligne un spécialiste du secteur. Des difficultés de transport qui se sont surement accrues avec la crise économique consécutive à la baisse des cours du pétrole de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac).

 

Le dossier du groupe Rougier sera examiné vendredi 9 mars par le Tribunal de commerce de Poitiers qui décidera de sa liquidation ou de sa mise en redressement judiciaire.

 

Le groupe français Rougier emploie 3 000 personnes dont 97 % en Afrique. Il gère de manière durable 2,3 millions d’hectares de concessions forestières au cœur de l’Afrique Centrale au Gabon, Cameroun, Congo et RCA et détient 7 sites industriels, dont 6 scieries et 1 usine de contreplaqué.

Le tribunal a validé la reprise de Vergnet à Ormes

Le tribunal de commerce d’Orléans a définitivement adopté, mardi 6 mars dans l'après-midi, le plan de redressement de la société Vergnet présenté par la société Arum International. 

Basée à Ormes et employant 140 salariés, l’entreprise Vergnet, spécialisée dans la fabrication d’éoliennes, avait été placée en redressement judiciaire le 30 août.

En novembre, Arum avait obtenu les faveurs du tribunal de commerce qui l’avait choisi pour reprendre l’activité de la société. Le plan d’étalement du passif ayant été avalisé par les créanciers, plus rien ne s’opposait à la validation de la reprise.

 

Arum s’est engagé à reprendre le passif, évalué à 36 millions d’euros, et à ne procéder à aucun licenciement. La société Vergnet va de nouveau pouvoir être cotée en bourse.

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