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Redressements Judiciaires

La société de radiologie ABC Rim devant les juges

Va-t-on vers un redressement ou une liquidation judiciaire ? La société de radiologie ABC Rim, en crise depuis plusieurs mois, passe ce jeudi devant les juges pour essayer de sauver sa peau. Ils examineront sa déclaration de cessation des paiements.

Il y a dix jours, on apprenait que la société ABC Rim avait déposé le bilan. En cause, la mésentente persistante entre médecins, qui s’était traduite par des arrêts maladie à répétition. Une situation apparemment insoluble qui avait abouti à la démission des trois intéressés en janvier.

Melun. Santépôle : un duel judiciaire (et une manifestation) pour la reprise de la clinique Saint-Jean-l’Ermitage

L'hôpital de Melun et la clinique des Fontaines ont déposé une offre de reprise pour le groupe Saint-Jean-l'Ermitage. Une mobilisation des personnels est prévue aujourd'hui.

« Quelle que soit l’issue de la procédure, il n’y aura à terme à Melun qu’une seule clinique et qu’un seul hôpital ». L’agence régionale de santé d’Île-de-France (ARS) met les choses au point concernant la mise en redressement judiciaire du groupe de cliniques Saint-Jean-L’Ermitage. La situation doit d’ailleurs être tranchée, lundi 5 mars au tribunal de commerce d’Evry (Essonne). 

Deux conditions

Selon l’ARS, deux offres de reprise ont à ce jour été déposées devant la justice. La première par le centre hospitalier de Melun– partenaire privilégié du groupe dans le cadre du prochain Santépôle – et la seconde par la clinique Les Fontaines (qui avait un temps participé aux discussions) propriété du groupe Saint-Gatien… Tout comme la clinique de Fontainebleau ou celle de Tournan-en-Brie.

Interrogée, l’ARS précise que son avis « sur les offres de reprise sera transmis au président du tribunal de commerce, comme le prévoit la procédure en cas de redressement judiciaire. » Mais l’agence précise toutefois que deux conditions principales sont émises pour le futur repreneur.

« D’une part le respect du calendrier […] pour la mise en route opérationnelle du Santépôle de Melun, précise l’ARS. D’autre part le respect de la convention signée entre la clinique Saint-Jean l’Ermitage et l’hôpital […] dans le respect des intérêts de chacune des structures, des personnels et des malades. »

Contactée, la direction de l’hôpital confirme être candidate.  » Notre volonté est de préserver le projet tel qu’il a été conçu depuis des années, souligne Aurélie Rama, directrice adjointe de l’hôpital, en charge des finances. La notion de partenariat a toujours été au cœur du projet : pas question de s’accaparer l’activité, notre offre s’appuie justement sur la complémentarité et la confiance liée depuis des années. »

Contactée à plusieurs reprises la direction de la clinique Les Fontaines n’a pour le moment pas répondu à nos sollicitations pour connaître sa position sur son ambition d’intégrer le Santépôle. Dans les rangs du personnel de l’hôpital, les avis sont tranchés.

Manifestation

« Nous soutenons la direction pour la reprise de la clinique Saint-Jean L’Ermitage », insiste Fabienne Bézio, déléguée CGT à l’hôpital de Melun. Sa crainte, une épée de Damoclès au-dessus de la tête de 280 salariés de la clinique placée sous le contrôle de la justice. « Il va y avoir de la casse au niveau de l’emploi si c’est le groupe Saint-Gatien qui reprend, c’est sûr. Nous sommes derrière le projet le plus cohérent, même si nous n’avons jamais été les plus grands partisans d’une plateforme publique-privée. »

Ces arguments, les personnels de l’hôpital comptent les mettre en avant, mardi 27 février pour une journée de mobilisation au Santépôle de Melun. Un préavis de grève a été déposé à l’appel de plusieurs syndicats de l’hôpital. « Alors pour une fois que nous sommes d’accord avec la direction », confie une salariée du groupe hospitalier du sud-Ile-de-France. L’ouverture du Santépôle est prévue dans le courant du mois de juin.

Hôtels Maranatha : fin de partie pour le Madoff français du luxe?

La chaîne d'hôtels Maranatha, créée par Olivier Carvin et placée en redressement judiciaire, attire une nuée d'investisseurs. Les milliers d'épargnants séduits par des montages financiers complexes pourraient y laisser des plumes.

 

Rien ne va plus pour le cinquième groupe hôtelier français, Maranatha. Du moins, pas dans le sens voulu par son fondateur, le Marseillais Olivier Carvin, 53 ans. Derrière ce nom exotique (qui signifierait "état d'esprit" en araméen), se cache un mini-empire de soixante hôtels bâti à force d'ingénierie financière. Touché par une crise de liquidités, la chaîne a été placée sous la protection du tribunal de commerce. Le 27 septembre 2017, la justice a mis en redressement judiciaire sa holding, puis, fin novembre, la société d'exploitation qui gère le parc hôtelier. Olivier Carvin se bat désormais pour éviter une déconfiture ou une cession en blocs ou à la découpe.

L'affaire serait simple si le montage à l'origine de Maranatha n'était pas d'une complexité folle. À partir des années 2000, l'entrepreneur a entraîné dans son aventure des centaines de conseillers en gestion de patrimoine (CGP), 6.000 investisseurs et le fonds souverain koweïtien Cale Street Partners. Essaimés dans des dizaines de sociétés, ces derniers ont investi plus de 700 millions d'euros pour le financer. Et aucun ne peut plus récupérer sa mise du fait de la procédure en cours. Olivier Carvin sent désormais le soufre. Pas au point de freiner les repreneurs.

De Tikehau à AccorHotels, les offres se multiplient

 

Quelque 25 offres préliminaires sont arrivées sur le bureau des administrateurs judiciaires. Les fonds d'investissement ou de retournement américains Lone Star, Oaktree, Apollo, Texas Pacific Group, l'anglo-saxon Blantyre Capital mais aussi le français Tikehau auraient déposé des offres globales. AccorHotels, avec le fonds Colony et les groupes familiaux Paris Inn et Ferré Hôtels, seraient aussi en lice. La reprise économique et le retour en force des touristes dans l'Hexagone ont redonné couleurs et appétit aux acteurs du marché, effaçant les années sombres des attentats.

 

Raison de plus pour Olivier Carvin de s'accrocher. "Les yeux dans les yeux, je vous regarde et vous dis : tous nos hôtels ont pris de la valeur", déclarait-il trois semaines avant de déposer le bilan, sur Club Patrimoine TV. Pour lui, pas de doute, sa chaîne vaut de l'or, au bas mot 800 millions d'euros. Parce qu'elle compte six établissements de prestige (le California et le Pont-Royal à Paris, le La Pérouse à Nice…) rachetés avec Cale Street pour 360 millions d'euros en avril 2015 et une douzaine d'établissements dans les stations alpines. Aveuglement d'un patron aux abois ou calcul avisé d'un homme de chiffres? Que vaut aujourd'hui Maranatha? 630 millions, selon une estimation KPMG de décembre 2017. Ou 530 millions, selon l'offre de reprise la plus généreuse.

Sollicité, le président de Maranatha n'a pas souhaité réagir, faisant valoir une mise en garde du procureur de la République. Peu de gens connaissent le bâtisseur marseillais. Selon Challenges, il est une grande fortune française, classée en 208e position en 2017, avec une richesse professionnelle de 400 millions d'euros. Sauf que, de son propre aveu, sa holding ne détient que 3 % des actifs de Maranatha. Pour tout signe extérieur de richesse, l'intéressé exhibe un Porsche Cayenne immatriculé en Suisse, un chalet à Pra-Loup (Alpes-de-Haute- Provence) et un goût immodéré pour le ski et les voyages. "Il n'a rien du flambeur latin, malgré son côté grand gaillard ténébreux et la Porsche", corrige une connaissance. D'autres le disent très charismatique, convaincant, discret et surtout obnubilé par le besoin de tout maîtriser. Et pressé. "Il a fondu sur le marché hôtelier parisien comme un hussard sur le toit. Il achetait à toute vitesse", rapporte un intermédiaire. 

 

Dans sa vie d'avant, l'entrepreneur était expert-comptable. En 1992, il ouvre son cabinet. Une clientèle de TPE, une vingtaine d'employés. L'affaire continuera à tourner jusqu'en 2014, malgré les remontrances de l'ordre qui dénonce un conflit d'intérêts avec Maranatha. Sa saga hôtelière démarre en 2000. Un client directeur d'hôtel le contacte pour monter le projet de rachat de son établissement. Raté. Mais les deux hommes s'associent et reprennent trois hôtels, à Montélimar, L'Isle-sur-la-Sorgue et Aubagne. Carvin s'emballe. Il pense racheter un quatrième hôtel mais, en pleine crise financière, les banquiers font la sourde oreille. C'est alors qu'il conçoit ses fameux "modèles financiers". Commandites, club deals et autres véhicules de placement commercialisés par près de 400 CGP attireront les épargnants comme des mouches (voir ci-dessous). "Olivier disait toujours que son vrai métier était de vendre des produits financiers", remarque un ancien associé.

 

Aujourd'hui, l'étau se resserre autour de lui. "Les investisseurs s'attendent à être plus ou moins rincé, martèle Me Philip Pechayre, qui défend un collectif de 1.300 investisseurs mécontents. Depuis deux ans, son système a reposé sur la fuite en avant. Les sommes collectées n'étaient pas affectées aux investissements prévus et servaient à rembourser les épargnants qui voulaient sortir. C'est devenu une pyramide de Ponzi, il a fait du Madoff." En 2015 et 2016, le commissaire aux comptes a refusé de certifier les bilans et le tribunal de commerce ne dispose toujours pas de la situation comptable au 30 septembre 2016. En août dernier, l'Autorité des marchés financiers a appelé les conseillers en investissements financiers à la vigilance dans la commercialisation des produits émis par les sociétés du groupe. Et la brigade financière de Marseille enquête sur le groupe pour des faits présumés d'escroquerie.

 

"Il faisait du porte-à-porte. Mon beau-père a signé sans comprendre"

Cela aurait pu être une retraite dorée sous les ondées des Côtes-d'Armor. Jean-René, 83 ans, ancien chef d'entreprise, réside avec son épouse à Pléneuf-Val-André, une petite ville cossue. En 2013, sa route croise celle d'un conseiller en gestion de patrimoine d'Ille-et-Vilaine. "Il faisait du porte-à-porte. Il a débarqué à 8 h 30 un matin et une relation est née. Il venait souvent, appelait Jean-René pour son anniversaire", relate son beau-fils. Assujetti à l'ISF, le retraité se montre réceptif. Il finit par placer 2,5 millions d'euros dans des chambres d'Ehpad et 575.000 euros dans des produits Maranatha.

 

Le montage est complexe. Il devient actionnaire d'une société du groupe hôtelier pour les deux tiers de ce montant mais aussi créancier, ayant investi le solde en compte courant. "Mon beau-père a signé sans comprendre, c'est de l'abus de faiblesse. Jean-René et ma mère ne reverrons jamais une partie des fonds placés dans Maranatha!", s'emporte le beau-fils, qui envisage d'attaquer le groupe et le conseiller en gestion. Ce dernier n'est plus venu depuis la mise en redressement de la société. "On l'a rappelé. Il a fini par nous envoyer la documentation et s'est dit dépassé par le scandale."

LE JOURNAL FÉMINISTE CAUSETTE SAUVÉ IN EXTREMIS

Placé en redressement judiciaire en 2015, puis en liquidation judiciaire en janvier 2018, le journal féminin et féministe, qui s’était jusque là surtout illustré par un fonctionnement catastrophique, entre « management de la peur », harcèlement et autres dépressions, a finalement été sauvé d’extrême justesse, après un nouvel imbroglio autour de la marque. C’est le groupe Hildegarde, maison mère de LFF Média, qui édite Le Film Français et Première, qui reprend le journal pour 150 000 € tous actifs confondus et 14 des 18 salariés ; la reprise sera définitivement validée le 7 mars.

Le mensuel a une diffusion France payée de 56 896 exemplaires en moyenne en 2016, soit 8,86% de baisse par rapport à 2015. Sur l’année, il apparaît une réelle érosion puisque la diffusion France payée tombe de 60 563 exemplaires en janvier à 49 009 en décembre, soit 19% de baisse. Les résultats ont continué à se dégrader en 2017, tombant encore de 20%, à 47 000 exemplaires en tout dont 19 000 en kiosques. A la fin de l’année, le magazine avait un besoin de fonds estimé à 500 000 € par sa direction, qui lançait en vain un appel aux dons.

L’actionnaire de référence de LFF Média est Réginald de Guillebon, producteur de cinéma d’animation, qui sait ce que c’est le redressement d’un titre en difficulté. Lorsqu’il avait repris Première (97 000 exemplaires en 2015, 2 millions d’euros de pertes) au groupe Rossel, en 2016, celui-ci était déjà en redressement judiciaire. Le Film Français de son côté comptait alors 20 salariés et 8000 abonnés, était à l’équilibre et réalisait 3,8 millions d’€ de chiffre d’affaires.

La marque Causette n’appartient pas au journal

Les péripéties autour de la reprise de Causette se sont aggravées d’un nouvel élément, pour le moins inattendu : Grégory Lassus-Débat, seul actionnaire de référence depuis le départ de Gilles Bonjour il y a deux ans, a cédé la marque « Causette » à un particulier, le 17 janvier 2011… qui n’est autre que lui-même. « Et ce gracieusement ! », s’étonne le Canard Enchaîné (7.02), « l’acte de cession tient sur un bout de papier rédigé par le cédant bénéficiaire, transmis au registre du Commerce et à l’INPI ».

Et toutes ces années, Lassus-Bertrand s’est versé « en plus de son salaire, une redevance au titre de l’utilisation de la marque Causette par les éditions Gynéthic ». En 2015, il a créé une société personnelle, Lou Médias Invest, où il a mis cette marque. Les éditions Gynéthic versent ainsi 108 000 € par an pour l’usage de la marque. Mais pour la cession du journal, « il exige du futur repreneur qu’il lui verse la bagatelle de 100 000 € par an pendant trois ans, plus 400 000 € pour la lui céder, et encore 3% du dernier chiffre d’affaires ». Des exigences qui approchent le million, auxquelles s’ajoutent encore deux millions d’euros de passif, et qui ont fait fuir au moins deux repreneurs – Sophia Communications (Histoire et Collections) et Jérome Ruskin (revue Uzbek & Rica).

Pour faire pression sur Lassus-Bertrand et permettre une reprise, le magazine a choisi la voie judiciaire ; son avocat, Thomas Hollande (l’un des fils de l’ancien président, avocat depuis 2010, spécialisé en droit social, en couple avec une journaliste sportive de France 3 et SFR Sport originaire de Brive), a annoncé une plainte pour « abus de bien social » et « recel d’abus de bien social » contre Grégory Lassus-Débat .

L’ex-cogérant, Gilles Bonjour, affirme ne pas être au courant de la cession, ce que dément Lassus-Débat qui a produit un protocole transactionnel signé par Gilles Bonjour en 2014. Quant à la question de la redevance, il a affirmé qu’elle « s’inscrit dans la moyenne et les usages en la matière » et que des « concessions majeures » ont déjà été consenties.

Il faut croire que la plainte a permis de débloquer d’autres concessions, puisque finalement, les exigences de Grégory Lassus-Débat ont été divisées par dix – officiellement du moins. La société Lou Média dont il est l’actionnaire de référence récupérera 78 000 € des 150 000 du prix d’achat, le reste allant aux créanciers. La plainte est maintenue, au moins jusqu’au coup de tampon du tribunal de commerce. Le prochain numéro de Causette sortira avec une semaine de retard, le 14 mars. A charge pour le nouveau repreneur de réussir à rendre le titre rentable sans se faire traiter de Thénardier.

L'imprimerie Brailly (69) en redressement judiciaire

 

L'entreprise a été placée en redressement judiciaire le 3 janvier dernier par le tribunal de commerce de Lyon. Seule l'imprimerie Brailly, filiale du groupe éponyme qui comprend également la société AB Numeric, est concernée par le redressement judiciaire.

 

L’imprimerie Brailly, installée à Saint-Genis-Laval près de Lyon (69), a été placée en redressement judiciaire le 3 janvier 2018 pour une période de six mois renouvelable par le tribunal de commerce de Lyon.

Contacté par Graphiline, Albert Brailly, le dirigeant de l’entreprise, a évoqué plusieurs pistes sans donner plus de détails. Il a néanmoins précisé que l’autre société du groupe Brailly, AB Numeric, n’est pas concernée par le redressement judiciaire.

 

Une entreprise familiale depuis 1964

D’après les dernières informations publiées, l’imprimerie Brailly, filiale du groupe éponyme dirigé par Albert Brailly, a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 8,2 millions d’euros avec une quarantaine de salariés. L’imprimerie est spécialisée dans le marché des magazines et dans la publicité.

La société AB Numeric, spécialisée dans le numérique, partage les mêmes locaux que l’imprimerie Brailly et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 1,8 million d’euros.

Entreprise familiale, l’imprimerie Brailly a été fondée en 1964. Ce n’est pas la première fois qu’elle traverse une période difficile. En 2012, l’imprimerie Brailly sortait avec succès d’une période de sauvegarde après un an de mise sous protection de la loi.

 

Le groupe dans sa globalité dispose d’un parc machine conséquent, en offset et en numérique, qui lui permet de répondre à la fois aux petites séries de documents bureautiques, et à la fois aux productions industrielles plus conséquentes.

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